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Collection Jean-François Babinot

Jean-François Babinot (1940–2013), maître de conférences hors classe à l’université d’Aix-Marseille. Licencié  ès sciences naturelles en 1964, il est recruté la même année comme assistant suppléant au laboratoire de géologie historique de l’université d’Aix-Marseille, dirigé alors par Suzanne Fabre-Taxy. Il y effectuera toute sa carrière, prenant une grande part au développement de l’enseignement de la paléontologie dans les différents cycles universitaires.

En 1965 il soutient un DES sur les pectinidés du Miocène de la Basse-Provence sous la direction de France Catzigras puis, sur les conseils de Suzanne Fabre-Taxy, il entreprend une thèse de Doctorat d’État sur les ostracodes du Crétacé supérieur de Provence. Nicolas Grekoff et Henri J. Oertli l’initieront à l’étude de ce groupe.

Dans sa thèse soutenue en 1980, Jean-François Babinot innove dans un domaine encore très peu exploité à l’époque : la paléoécologie des ostracodes, sans négliger toutefois la systématique de ces organismes, décrivant et figurant 61 espèces nouvelles et sept genres nouveaux.

Ses recherches vont ensuite le conduire à s’intéresser aux ostracodes d’autres périodes géologiques (Paléogène, Néogène, Actuel) et  d’autres régions (Côte d’Ivoire, Sénégal, Madagascar, Grèce, Nouvelle-Calédonie, Venezuela, etc.). Il devient alors un spécialiste de ces microfossiles internationalement reconnu. En collaboration avec Jean-Pierre Durand, il participe, en 1980, à la révision des stratotypes continentaux du Crétacé supérieur fluvio-lacustre de Provence.

Président des ostracodologistes de langue française de 1990 à 1993 et correspondant français de CYPRIS, journal américain d’informations sur l’ostracodologie,

il a coopéré à la rédaction du volume Ostracoda du Treatise on Invertebrate paleontology, comme co-responsable de la révision de la très vaste famille des Trachyleberididae qui représente, à elle seule, la majorité des ostracodes post-paléozoïques.

À sa retraite, il eut à subir de lourdes épreuves : la maladie, puis le décès de son épouse et les premiers symptômes du mal qui allait l’emporter. Avec l’aide affectueuse de ses proches, il fit face à l’adversité avec courage et dignité et poursuivit ses travaux de recherches sur les ostracodes, en collaboration avec Jean-Paul Colin son ami de longue date. Tragique coïncidence, c’est au domicile de ce dernier, où il s’était rendu pour l’ultime mise au point d’une note scientifique, qu’il succomba brutalement à la maladie implacable dont il était atteint.

Jean-François nous laisse l’image d’un universitaire exigeant et passionné, aimant le travail d’équipe, qui sut concilier tout au long de sa carrière son métier d’enseignant, auquel il était très attaché, avec celui de chercheur, dans lequel il s’impliqua avec talent, persévérance et réussite.

(d'après Philip J. (2014) - Géochronique, 130, p. 9

La collection contient environ 5000 cellules dont le contenu spécifique a été révisé et la nomenclature systématique actualisée. De nombreux types – holotypes, paratypes – d’espèces décrites ou figurées et plusieurs centaines de topotypes enrichissent l’ensemble.

Une partie minoritaire de cette collection est issue de dépôts du Jurassique (France, Allemagne, Angleterre, etc.), du Trias (Provence, Tyrol) et à un moindre degré du Paléozoïque (Algérie, Tunisie, Suède, États-Unis, nord de la France).

Toutefois, la grande majorité concerne le Crétacé, le Cénozoïque et l’actuel.

Les principaux ensembles sont les suivants :

  • Berriasien – Hauterivien de Provence

  • Crétacé inférieur d’Angleterre

  • Aptien–Albien de Provence – dont les stratotypes de l’Aptien –, Jura, bassin de Paris

  • Crétacé supérieur du Sud-Est de la France, Alpes du Sud, Pyrénées, Aquitaine, Poitou-Charentes, bassin de Paris, Espagne, Portugal, Allemagne, Slovénie, Grèce

  • Albien à Maastrichtien d’Afrique du Nord – avec dépôt collection Glintzboeckel –, Proche-Orient (Oman), Afrique de l’ouest (Sénégal, Côte-d’Ivoire, Togo), Cameroun, Madagascar

  • Campano-Maastrichtien à Dano-Montien : dont un fonds important de matériel (don de G. Deroo) provenant du Limbourg hollandais et de Belgique ; matériel également d’Espagne, Allemagne du nord, Crimée (Ukraine)

  • Paléogène du sud de la France, Aquitaine, bassin de Paris, Allemagne, Sénégal, Congo, États-Unis

  • Miocène de Provence, Languedoc, Aquitaine, vallée du Rhône, Touraine, Corse, Sardaigne, Espagne du sud, Maroc, Algérie, Turquie, etc

  • Pliocène du nord-ouest de la France – Loire-Atlantique, Ille-et-Vilaine, Manche, etc. –, Sud-Est de la France, île de Rhodes

  • Quaternaire et actuel de Provence-Côte d’Azur, golfe de Gascogne, Détroit siculo-tunisien, mer Rouge (Égypte), Congo, océan Indien (la Réunion, Mayotte), océan Pacifique (Nouvelle-Calédonie, îles Chesterfield, Bali).

N.B. : Une autre partie de la collection – environ 2500 cellules – est en cours de révision et d’exploitation. Elle concernera essentiellement des ensembles du Crétacé–Cénozoïque d’Amérique du Sud, des États-Unis et de l’Europe du Nord, ainsi que des compléments issus du pourtour méditerranéen.

A. Aphrikanecythere tronchettii Babinot, 1988, Santonien, Sénégal. B. Olimfanulia ornatissima (Ruggieri, 1967), Messinien d'Oranie, Algérie. C. Rehacythreis apulicus Babinot, 1988, Cénomanien d'Istrie, Slovénie. D. Actinocythereis scutigera (Brady, 1868), actuel, Lagon de Mayotte, France

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