Musée et collections de paléontologie
Chronologie
Le Jurassique inférieur ou Lias a valeur de sous système (époque en stratigraphie) : il est considéré comme la partie inférieure du système Jurassique. Sa durée s'étend de –199,5 ±4 à –175 ±4 millions d'années.
La limite entre le Trias et le Jurassique inférieur, basée sur les céphalopodes, est marquée par l'apparition du premier genre liasique Psiloceras, mais, en Provence, les premiers dépôts rattachés à l'Hettangien sont des couches à caractère peu profond (dolomies) dépourvues de céphalopodes.
Principaux affleurements
Bien représenté dans la couverture sédimentaire, le Lias recouvre parfois directement les massifs cristallins anciens (Massif Central), dépassant la limite de la transgression triasique.
Au Lias, la variété des faciès et les épaisseurs des dépôts indique une paléogéographie beaucoup plus diversifiée qu'au Trias.
L'étude des faciès a permis de mettre en évidence plusieurs zones paléogéographiques :
– le haut fond du moyen Verdon
– le bassin méridional
– le bassin dauphinois
Paléogéographie
Voir carte palinspastique ci-contre
Principales séquences du Lias
Le Lias débute avec l'Hettangien. Le Rhétien est rattaché au Trias bien qu'en Provence il annonce, par ses dépôts, la transgression liasique.
Les dépôts du Jurassique inférieur peuvent se grouper en quatre séquences régionales.
Hettangien–Sinémurien
En Provence il n'y a pas de discontinuité entre le Rhétien et l'Hettangien. Cet étage – jusqu'à 140 mètres d'épaisseur – est formé de bancs de dolomie claire, finement laminés, entrecoupés de lits de marnes vertes. Ces dépôts correspondent à la fin d'une séquence qui a débuté au Rhétien par des calcaires marins à lamellibranches et foraminifères. Les laminations sont dûes à l'activité de voiles cyano-bactériens (stromatolites) qui ont piégé ou précipité des cristaux de dolomite dans un environnement marin trés peu profond (zone de balancement des marées) sur une plate-forme à faible relief et protégée. Des environnements comparables existent actuellement dans le Golfe Persique. Les dépôts stromatolitiques étaient interrompus régulièrement par des apports continentaux d'argiles, peut être lors d'épisodes climatiques plus humides.
Pliensbachien
C'est le début de la transgression jurassique. Cette transgression se met en place grâce à des effondrements liés à des accidents E–W et SSW–NNE. La mer atteint la région de Brignoles et le Sud-Est.
La plate forme provençale va d'abord être envahie par des apports argileux. Puis elle deviendra carbonatée avec des faciès à débris d'échinodermes (calcaires à crinoïdes) puis des faciès à spicules de porifères et chailles. Vers l'est les formations présentent une plus haute énergie : formations oolithiques, lithoclastes , lentilles récifales à scléractiniaires et porifères.
Cette séquence se termine à la base du Toarcien par une surface durcie (hard-ground), perforée, encroûtée et présentant dans de nombreux secteurs des traces d'émersion (fentes de dessication ).
Toarcien
Après cette émersion, le bâti provençal s'enfonce, une nouvelle ébauche de bassin va se dessiner à l'ouest de la faille de la Durance.
La Provence subit des apports terrigènes provenant du continent corso-sarde.
Au Toarcien moyen, la Provence évolue de nouveau en plate-forme carbonatée à l'exception de l'ouest qui reste en domaine de bassin. Les faciès sont tres variés : calcaires à entroques – calcaire à débris d'échinodermes – avec brachiopodes et ammonites, calcaires bioclastiques à bivalves, gastropodes, scléractinaires isolés, porifères.
Fossiles du Lias
.